Vous avez repris la présidence de la coopérative Biomonde Solidarité en juillet dernier. Comment cela s’est-il passé et comment cela s’organise-t-il ?
Marjorie François : Cela s’est fait très simplement. J’ai rejoint le conseil d’administration en 2017, à la demande de Francis Jullien, l’ancien Président. Après son mandat de Président, Francis a décidé de ne pas se représenter au poste d’administrateur. Mes collègues m’ont alors fortement sollicité pour prendre la présidence. J’ai fini par accepter en posant une seule condition : la possibilité de mettre en place un fonctionnement et un esprit « du collectif ». Notre
est gérée par un conseil d’administration composé de 7
.e.s élu.e.s par leurs pairs et d’une équipe de 13 salarié.e.s. Les grands métiers (achat, informatique, communication…) sont rattachés à une commission avec, à leur tête, un
adhérent volontaire-permanent.
Quels sont les challenges pour votre réseau ?
M. F. : À mon arrivée, nous avons dans un premier temps poursuivi le travail autour du projet « CAP2020 » qui consiste en une réflexion profonde et stratégique sur notre positionnement, nos valeurs, notre identité, notre concept… Cette année, nous nous concentrons sur nos « partis pris ». Quels produits souhaite-t-on mettre en avant dans nos magasins ou alors avec quels fournisseurs/ partenaires aimerions-nous travailler ? Ce sont des questions que nous nous posons. Nous présenterons à nos adhérents lors de l’AG 2019, le résultat de ces travaux. Le deuxième chantier, et pas des moindres, pour cette année 2019 est l’étude d’une solution logistique spécifique pour Biomonde afin de mettre à niveau nos outils pour faire face à nos concurrents. Enfin, parce que je suis convaincue que l’on va plus loin ensemble, je souhaite développer un mode de gouvernance résolument orienté sur le collectif.
Quelles sont les forces de votre ?
M. F. : Le groupement, c’est avant tout le meilleur moyen pour chaque entrepreneur d’en finir avec la fameuse « solitude » qui le guette. Il nous permet également de choisir ensemble le moyen de développer la bio dans laquelle nous croyons, secteur actuellement attaqué de toutes parts. Cela nous permet également d’être plus fort ensemble pour construire des partenariats intéressants avec des fournisseurs. Enfin, ce mode d’organisation laisse place à des échanges constructifs et aide à grandir tous ensemble.
Comment vous différenciez-vous de vos concurrents ?
M. F. : Notre modèle économique – nous sommes une coopérative de commerçants indépendants – est un réel atout. Nous avons un vrai ancrage local. Cela nous permet de nous adapter à nos clients et de choisir nous mêmes nos gammes de produits. Cela nous apporte une agilité naturelle. Nous avons ainsi pu construire une relation solide avec nos clients, et nous les accompagnons au mieux « dans leur parcours bio ».
Biomonde en chiffres :
- 202 adhérents
- 560 collaborateurs
- 215 points de vente
- 209 M€ de chiffre d'affaires