Pouvez-vous décrire Biomonde ?
Sönam Walterspiler : Il s’agit d’une créée en 1992 issue du regroupement de magasins indépendants et motivés par le projet de travailler ensemble pour une alimentation biologique. Coopérative d’achat au commencement, Biomonde est rapidement et logiquement devenu une coopérative de services. Certes, les achats groupés sont primordiaux pour assurer des prix compétitifs au consommateur et une rentabilité au commerçant, mais rester libre, indépendant et soi-même tout en s’inscrivant dans une démarche de solidarité, de partage et d’ancrage sur son territoire, est presque plus important.
Quels sont ces services proposés aux adhérents ?
S. W. : Ils sont nombreux : base de données centralisée sans équivalent dans notre secteur avec 79 000 fiches renseignées comprenant descriptif, photo, tarif, remise, et disponibilité dans tous les points de distribution grossiste où l’on peut retrouver le produit ciblé, un site internet, une veille concurrentielle, un accord tripartite unique entre producteurs, distributeurs et grossistes sous condition de de gammes, du conseil juridique et un service médiation grâce à la FCA, la formation Sönam Walterspiler préside depuis 2022 Biomonde, aujourd‘hui la troisième coopérative de commerçants Bio indépendants de France. des adhérents et de leurs salariés… Nous proposons également des conditions d’achat négociées aux adhérents ainsi que tout un panel d’outils informatiques et de soutiens au commerce spécialisé.
Quel est votre parcours personnel ?
Ma priorité est claire : permettre aux magasins de continuer leur activité. En effet, la coopérative est un outil au service des adhérents.
S. W. : J’ai commencé sur les marchés à 10 ans, le samedi matin avec mon père pour vendre des produits bio. Et plusieurs fois par an je tenais un stand avec mon petit frère lors de salons bio jusqu’à mes 30 ans. À la fin de mes études, j’ai intégré le magasin bio de mes parents en tant que salarié pour les aider et pour pallier le manque de personnel. Ceux-ci comptaient parmi les fondateurs du réseau Biocoop en 1986 mais ne retrouvant plus la dimension humaine des origines, nous avons rejoint Biomonde en 2012 où l’humain était au centre du projet collectif. Le magasin a connu une forte croissance, avec mon épouse nous l’avons racheté à mes parents et à mon frère. Afin de rembourser nos emprunts au plus vite, nous avons beaucoup travaillé et une fois parvenus à la stabilité financière, j’ai fait le choix de donner un coup de main au réseau qui connaissait des difficultés à la suite de la crise du Covid. Je suis donc entré au conseil d’administration fin 2020 et j’ai été rapidement nommé vice-président. Mon élection aux fonctions de président s’inscrit dans le prolongement de la politique de redressement de la situation financière du réseau. Ma priorité est claire : permettre aux magasins de continuer leur activité. En effet, la coopérative est un outil au service des adhérents.
Quels sont justement les grands enjeux pour Biomonde ?
S. W. : L’intérêt des gens pour les magasins de proximité sur l’ensemble des territoires est à l’origine d’une croissance à deux chiffres qui a créé un appel d’air puissant, en particulier chez les investisseurs. Mais la crise du pouvoir d’achat poussée par l’inflation a entraîné une volonté de dépenser différemment. Finalement, on a observé un déplacement du plaisir vers d’autres postes de consommation. Mais le bio se porte mieux aujourd’hui et le réseau Biomonde, par la résilience de ses adhérents, également. Pour autant, nos objectifs restent de nous assurer qu’aucun des 135 magasins ne ferme et même de parvenir à un accroissement du réseau de 10 magasins qui partagent les mêmes valeurs. Ce serait là une belle réalisation. Nous souhaitons dépasser les impératifs économiques purs et continuer de défendre une approche humaine comme avec notre label Bio Partenaire.