Comment devient-on le président d’ECF ?
Patrick Mirouse : Dans notre secteur, les trois quarts des gens découvrent le métier par leurs parents. C’est également mon cas puisque j’ai repris l’affaire familiale en 1992 après avoir obtenu deux DESS en gestion des entreprises et en marketing à l’IAE de Toulouse. Lorsque je découvre ECF, le modèle et ses valeurs, j’en deviens et décide de m’impliquer au maximum en faisant partager mes compétences, notamment au poste de responsable du marketing et de la communication. De cette manière, j’ai parcouru durant 30 ans l’ensemble du territoire national à la rencontre des adhérents. En 2019, j’ai pris le poste de vice-président, et c’est naturellement que je suis devenu président en 2022.
Conformément aux règles du modèle coopératif, vous êtes vous-même chef d’entreprise. Combien d’auto-écoles possédez- vous ?
P. M. : Je passe bientôt à dix écoles de conduite grand public et formation professionnelle sur la partie transport public et logistique, qui se répartissent sur trois départements. De fait, la formation professionnelle constitue aujourd’hui plus de la moitié de notre chiffre d’affaires.
Pouvez-vous justement nous en dire plus sur cette activité souvent méconnue du public ?
P. M. : Si la formation au permis de conduire du grand public constitue notre activité historique sur laquelle nous sommes les leaders en France et en Europe, ECF propose des formations longues permettant l’obtention de titres et de certifications professionnelles à destination des entreprises et des demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle. Il ne faut pas oublier qu’environ 80 % des marchandises sont encore transportées par la route. De plus, le turn-over dans le secteur est énorme et les besoins de formations de chauffeurs routiers sans cesse renouvelés. ECF est le deuxième acteur en France sur ce segment. Ajoutons à cela la formation des préparateurs de commandes en entrepôt et des conducteurs spécialisés à la conduite d’engins logistiques et de travaux publics, qui s’inscrit dans une approche globale de maîtrise des gestes et des comportements professionnels sur les plans techniques, sécuritaires et de qualité de service. Enfin, le transport de public s’est beaucoup développé sous l’effet d’une demande en forte croissance, notamment sur la partie scolaire.
Dans ce contexte, quels sont les grands enjeux pour ECF ?
P.M. : Innover pour anticiper et s’adapter aux grandes mutations du monde est absolument essentiel. Nous avons donc identifié deux axes d’évolution de notre offre. D’abord moderniser et digitaliser toujours plus notre parcours de formation qui limitera notre impact carbone par le passage d’un tiers de notre flotte à des simulateurs de conduite sur le modèle de ce qui se fait pour les pilotes d’avions et de voitures de course. Nous en comptons, à ce jour, 700 sur toute la France et avons même développé un partenariat avec une filiale pour produire nous-mêmes des simulateurs qui sont de fait aujourd’hui les moins chers du marché. Le passage à la voiture électrique est aussi une option intéressante en dépit de certaines limites. Sur ce terrain, ECF compte sur Renault, un partenaire majeur dont on attend beaucoup. Ensuite, en écho au programme que j’ai porté lors de mon élection intitulé « Ensemble, propulsons-nous vers l’avenir », nous souhaitons être le leader de la formation aux nouvelles mobilités sans oublier de continuer à sensibiliser dès le plus jeune âge à la sécurité routière. La conduite accompagnée est en effet la moins accidentogène, la moins chère en termes de formation et avec les meilleurs résultats de réussite aux épreuves.
Que pourrait trouver chez ECF un candidat à l’adhésion ?
P.M. : Faire progresser l’entreprise par le partage d’expérience, tel est notre leitmotiv. ECF, c’est 55 ans d’expérience à partager. Audelà de la d’achats et de la mutualisation de tout le back office, chez ECF on va jusqu’au partage des clients grands comptes qui apportent du business global au réseau et à l’entreprise. Les racines artisanales de notre métier expliquent beaucoup la place centrale qu’occupe la dimension humaine chez ECF et qui se traduit par un esprit de famille, un fort attachement aux relations entre adhérents basé sur le principe coopératif d’un « individu égal une voix » et sur la place importante de l’échelon local dans l’animation du réseau.
Faire progresser l’entreprise par le partage d’expérience, tel est notre leitmotiv.
Une conclusion ?
P.M. : ECF est une institution née en 1970 qui regroupe des hommes et des femmes avec des valeurs humaines et une vision du métier partagées. Diminuer le nombre d’accidents en formant à la sécurité routière tous les publics, tel est notre projet, et l’esprit coopératif, celui du partage et de la solidarité, notre socle commun. Cette intelligence collective, il faut la nourrir et toujours la garder à l’esprit.
ECF en chiffres :
- 450 agences en France
- 230 M€ de chiffre d’affaires en 2023
- 250 000 personnes formées chaque année
- 4 000 collaborateurs employés par le réseau
- 150 adhérents ECF