LA COOPERATIVE WELCOOP - Dominique Pautrat : "Nous sommes l’alternative coopérative à l’évolution capitalistique des acteurs de santé."

Vous êtes aujourd’hui Président de La Coopérative Welcoop. Quel est votre parcours ?

Dominique Pautrat : J’ai été élu Président du Directoire il y a maintenant plus d’un an. Je suis un pur produit de La

La coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. La coopérative est la forme juridique utilisée par plus de 90% des réseaux de Commerce Coopératif et Associé. Elle peut emprunter le statut de société anonyme ou de responsabilité limitée coopérative de commerçants détaillants à capital variable. Les coopératives de commerçants peuvent offrir tous types de prestations à leurs membres et notamment mettre à leur disposition des moyens financiers essentiels à leur développement.

Les groupements de commerçants constitués en coopérative sont donc régis notamment par les dispositions de droit commun des sociétés anonymes ou de la SARL ; les dispositions sur le capital variable des sociétés commerciales ; la loi générale du 10 septembre 1947 portant sur le statut de la coopération ; la loi du 11 juillet 1972 spécifique aux coopératives de commerçants désormais codifiée aux articles L. 124-1 et suivants du code de commerce.

De manière plus générale, les coopératives sont tournées autour de sept grands principes fondateurs que sont :

• la liberté d’adhésion,
• le pouvoir démocratique,
• la participation économique des sociétaires,
• l’autonomie et l’indépendance,
• l’éducation,
• la formation et l’information, la coopération entre les coopératives,
• l’engagement envers la communauté.

Les coopératives sont « maîtres de leurs capitaux » et donc maîtres de leur destin et de l’ensemble des moyens mis en commun. Chaque associé souscrit une part du capital à la structure ; il n’existe pas de cotation à la bourse de valeur : la stabilité de l’actionnariat et des stratégies du réseau sont garanties par les associés selon le principe démocratique 1 associé = 1 voix. Si le statut coopératif n’est plus aujourd’hui le seul modèle qui permette à des indépendants de s’associer pour gérer ensemble leur devenir, il en est le plus abouti. Un commerçant associé dans un groupement est acteur de son futur.

, plus spécifiquement de la branche IT (Pharmagest, aujourd’hui Equasens) qui a rejoint la coopérative à la fin des années 1990 et qui s’est progressivement renforcée pour devenir la colonne vertébrale dans les années 2000. Après plusieurs années au sein de cette branche, l’opportunité de devenir président s’est présentée, une perspective enthousiasmante avec la volonté de poursuivre notre croissance autour d’une vision stratégique adaptée aux enjeux de demain.

Pouvez-vous revenir sur le développement du réseau ?

D. P. : Nous sommes une coopérative de pharmaciens créée en 1935 dont l’objet initial était la massification des achats et l’organisation de la logistique pour acheminer les médicaments dans les pharmacies. À la fin des années 90, le président de l’époque, déjà visionnaire, a compris que la logistique ne serait plus le seul sujet, et a décidé de miser sur l’IT. Il racheta alors le leader du marché pour renforcer cette branche au coeur de la coopérative. Nous sommes toujours une coopérative de pharmaciens, mais depuis le début des années 2000, nous nous adressons à tous les secteurs de la santé autour de sept métiers, de l’IT au laboratoire de médicaments génériques en passant par la prestation au domicile du patient ou encore notre

Terme générique désignant le regroupement d’entrepreneurs indépendants au sein d’une structure commune, société (coopérative bien souvent, voire GIE ..). Le terme « groupement » désigne, en général, l’ensemble des sociétés le composant (coopérative, filiales,…). Au sein du Commerce Associé, le terme « groupement » est régulièrement employé pour abréger l’appellation « groupements de commerçants associés ». Dans la littérature propre au Commerce, il est employé parfois pour désigner d’une façon large une forme de commerce en réseau constituée d’entrepreneurs qui se sont regroupés au sein d’une structure commune.

de pharmaciens, Objectif Pharma, qui réunit près de 500 pharmacies utilisant la Terme générique employé pour désigner la structure centrale d’un groupement, ou parfois même le siège social ou administratif d’achat. Ce groupement s’est enrichi de deux enseignes : une autour de la prévention et l’éducation santé du patient, wellpharma, et l’autre, Anton&Willem, axée sur la médecine naturelle. Welcoop c’est aujourd’hui 4000 coopérateurs et 40 000 clients professionnels de santé, ce qui montre que le réseau s’est ouvert à l’ensemble du monde de la santé.

Comment expliquez-vous cette réussite ?

D. P. : J’ai coutume de dire que la réussite de la coopérative sur les 20 dernières années, c’est d’avoir su doper son « commerce extérieur », avec une balance excédentaire. Cela signifie que l’on fait plus de chiffre d’affaires avec des professionnels de santé qui ne sont pas coopérateurs. C’est un vrai signal positif en termes de capacité d’investissement et bien sûr, de redistribution pour les coopérateurs. Cela fait partie intégrante de notre ADN. Nous sommes l’alternative coopérative à l’évolution capitalistique des acteurs de santé. Il n’y a pas d’égal en Europe au niveau de ce que nous proposons. Il y a sept ans, sous l’impulsion de mon prédécesseur, nous nous sommes redéfinis comme citoyens de la santé et du bien-être. Une volonté qui émanait tant des coopérateurs que des collaborateurs et qui se traduit aujourd’hui à travers nos différents métiers.

Nous sommes l’alternative coopérative à l’évolution capitalistique des acteurs de santé.

La RSE prend aussi une importance croissante.

D. P. : La RSE est au coeur de notre positionnement de coopérative de santé. Parmi nos métiers historiques, l’un d’eux concerne la logistique avec Welcoop Logistique. Nous livrons en 24h/48h les pharmacies sur l’ensemble du territoire mais en quantité, en massifiant. Nous essayons de livrer une pharmacie avec une seule livraison par semaine. Nous ne sommes plus des répartiteurs pharmaceutiques, qui livrent habituellement deux fois par jour une même pharmacie avec un bilan RSE négatif. Autre exemple, cela fait 20 ans que nous recyclons près de 90 % des serveurs et PC que nous confions aux pharmaciens. Nous avons déployé un système de seconde vie du matériel qui concerne 3000 serveurs et 15 000 PC par an. Nous avons toujours eu cette vision et cette compréhension RSE. En ce sens, la Marque Verte, notre Laboratoire de dispositifs médicaux et parapharmacie, a par ailleurs déployé depuis des années une politique « zéro ingrédients polémiques ».

Quels sont les perspectives du réseau ?

D. P. : Nous nous inspirons des plans gouvernementaux européens, dont l’actuel « Initiative Santé 2030 » français. Nous avons aussi été voir à l’étranger pour comprendre où se situaient les grands enjeux de santé publique. Ceci nous a amené à identifier six principaux enjeux de santé publique autour desquels nous déployons des initiatives et des plans d’investissements : le vieillissement de la population, la coordination du parcours patient, l’accès aux soins pour tous, la souveraineté sanitaire et industrielle, la digitalisation des systèmes de santé et le développement de l’intelligence artificielle. Pour l’IA, nous avons lancé la première box de sécurisation du domicile – uniquement française – qui analyse le rythme de vie de la personne âgée au domicile et détecte les signaux de modification de son quotidien à l’aide de capteurs, sans aucune intrusion.

La Coopérative Welcoop en chiffres :

• 4000 coopérateurs
• 40 000 professionnels de santé clients des solutions et services
• 80 millions de patients suivis ou accompagnés par les filiales