Pendant presque deux mois, nous avons vécu une situation totalement bouleversante. Elle a stoppé la consommation des Français sauf dans l’alimentaire et les produits d’entretien de la maison. Mais nos clients ont appris à mieux utiliser les outils digitaux, les réseaux sociaux, les sites e-commerce, le clic & collect… Selon Nielsen, le e-commerce a séduit 1,2 million de foyers supplémentaires sur la première semaine de confinement, dont près de 500 000 retraités. De quoi changer les idées reçues ! Heureusement, il semblerait que la consommation sur les produits de première nécessité reparte plus vite que prévu ! Dans le bricolage, le jardinage, le jouet, l’optique, l’alimentaire et même l’enfant, les soins de la personne et les coiffeurs, la consommation de reprise semble soutenue.
L'acte de consommer : un acte militant ?
Pour autant, l’acte de consommer revêt aujourd’hui un aspect militant et une frange toujours plus importante des consommateurs s’affirme comme plus responsable, réclamant plus de bio, de produits locaux, éthiques et respectueux de l’environnement. Néanmoins, une autre partie des consommateurs semble s’opposer à la première, recherchant essentiellement du prix, qui demeure toujours le premier driver de consommation. Cette crise amorcera-t-elle un mouvement de fond ? Comment concilier des aspirations contradictoires ? Ce « monde d’après » si souvent évoqué sera-t-il si différent du « monde d’avant » ?
Suite à cette crise sanitaire, doublée d’une urgence écologique, le commerçant ne pourra pas ignorer ces transformations s’il veut survivre ! Cette crise l’a considérablement affaibli, mais il a une chance unique de pouvoir saisir des opportunités nouvelles. Il devra s’adapter progressivement. Sa mutation n’a jamais été autant d’actualité.
Le Commerce et Associé, c'est aussi s'adapter en temps de crise
Je suis persuadé que la distribution intégrée et peu agile ainsi que les petits indépendants purs auront, à de rares exceptions près, du mal à survivre dans ce contexte. Seuls les commerçants indépendants organisés en réseaux, mutualisant les fonctions supports, la logistique, la communication, le digital et la transition numérique, toujours plus coûteuse, pourront faire face à cette nouvelle donne qui va s’affirmer dans les années à venir. L’enjeu pour nos groupes coopératifs relève plus de l’humain que de la technique. Nos membres devront accepter d’évoluer et de modifier leurs habitudes, et cela est compliqué. Mais cette crise leur a fait prendre conscience de cette nécessité ! Le point extrêmement positif aura été de faire bouger les lignes et de leur faire accepter, dans leur grande majorité, ces transformations qu’ils freinent parfois. Durant ces deux mois, la prise de conscience de l’obligation de s’adapter et de changer aura été sans précédent. Et, rien que pour cela, on peut affirmer : « Vive la crise ! »
Publié le 03 juin 2020