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Ce premier quart de siècle est marqué du sceau des grandes avancées scientifiques et technologiques, vérifiant par là-même la célèbre loi de Moore. Alors que le monde peine encore à absorber les cahots provoqués par l’irruption de l’intelligence artificielle générative, c’est une autre révolution d’ampleur qui se profile. Et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation (UNESCO) ne s’y trompe pas : 2025 sera l’année internationale des sciences et technologies quantiques, manière aussi de fêter le 100ᵉ anniversaire du développement de la mécanique quantique.
Pour faire simple : le fonctionnement d’un ordinateur quantique lui permet d’être infiniment plus rapide qu’un ordinateur classique tout en démultipliant ses capacités à traiter des problèmes complexes. En théorie seulement, car les machines actuelles sont rendues très instables et présentent d’importants niveaux d’erreur. Seulement, les potentialités sont telles qu’États et grands acteurs du numérique sont déjà lancés à plein dans une compétition féroce autour de la maîtrise quantique. La sortie en ce début d’année par Microsoft d’une puce quantique reposant sur une nouvelle architecture à cœur topologique, c’est-à-dire un matériau révolutionnaire capable d’observer et de contrôler les particules de Majorana pour produire des qubits plus fiables et plus évolutifs, a rapproché le futur de plusieurs décennies.
Les bénéfices à terme d’une telle découverte seraient immenses : si l’IA en ressortirait plus rapide et agile, l’internet des objets, les véhicules autonomes, le traitement du langage naturel, l’évaluation des risques et la détection des fraudes dans la finance, la météorologie dont dépendent en partie les transports, la production d’énergie, l’agriculture et l’élevage, et la santé grâce à la simulation de molécules hyper complexes et la mise en place de protocoles individualisés dans les traitements, expérimenteraient un saut quantique au propre comme au figuré. Plus spécifiquement, la logistique, grâce à une meilleure analyse des données et une modélisation robuste se verrait optimisée ainsi que la planification des flux de travail associés à la gestion de la chaîne d’approvisionnement. C’est donc tout le secteur du commerce déjà immergé dans sa mue numérique qui serait amené à repenser son modèle sur le fond comme sur la forme.
La France dispose de nombreux atouts dans ce domaine, entre centres de recherche d’excellence, startups et filières de formation de pointe, et la mise en place de partenariats public-privé prometteurs. Il ne reste donc plus qu’à espérer que la France et l’Europe ne finissent pas par définitivement laisser le soin à d’autres d’écrire l’histoire sans elles ni à leurs dépens.