Eric Plat :
Le 28 novembre dernier, les commerces dits « non essentiels », terme qui soulignons-le est teinté d’un certain mépris, ont pu rouvrir leurs portes après plusieurs semaines à l’arrêt. Nous sommes évidemment soulagés par l’annonce de cette décision, satisfaits d’avoir été entendus par le Gouvernement, heureux de retrouver nos clients et de les accueillir dans nos points de vente.
Cette réouverture des commerces, qui ne concerne malheureusement toujours pas les restaurants et les bars, va de pair avec un protocole sanitaire renforcé en matière de jauge et d’information client : la jauge autorisée passe désormais d’un client pour 4 m2 de surface de vente à un client pour 8 m2 ; un dispositif de comptage doit être déployé pour les magasins à partir de 400 m2. Nous avons mis en oeuvre ces nouvelles dispositions avec la même exemplarité que lors du premier protocole, en mai dernier.
Mais continuons de rappeler qu’à ce jour, peu ou pas de clusters ont été détectés dans nos commerces ! Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le professeur Éric Caumes, le rappelait encore récemment au micro d’Europe 1 : « On n’a aucune donnée scientifique pour affirmer ça, mais on sait où se forment les clusters et ce n’est pas dans les supermarchés ni dans les petits commerces. Ils sont dans les entreprises, dans les collèges, les universités, dans les structures médicales, les EHPAD et les hôpitaux. »
À l’heure où j’écris ces lignes, ce deuxième confinement n’est pas encore levé que l’ombre d’une troisième vague plane déjà sur le premier trimestre 2021.
Le commerce ne doit pas être la variable d’ajustement de la crise sanitaire aux yeux de nos décideurs.
Si la farce sera très certainement au menu de Noël, nous ne voudrions pas en être le dindon dans les prochains mois ! Avant de nous retrouver en chair et en os, je l’espère bientôt, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.