« Plaidoyer pour une réouverture impérative de tous les commerces au plus tard le 10 mai »
Depuis le 3 avril, plus de 150 000 magasins sont fermés à la suite de la décision du président de la République de restreindre les activités des commerces dits « non essentiels ». La perspective d’une réouverture au plus le tard mi-mai a été annoncée par le gouvernement. Une très grande partie de nos magasins fermés depuis le 31 janvier aura ainsi connu près d’un jour sur deux d’arrêt depuis le début de l’épidémie de Covid en mars 2020 !
Pourtant, le gouvernement et de nombreuses études scientifiques l’ont confirmé : les commerces ne sont pas des lieux de transmission du virus. Notre fermeture n’est qu’une mesure administrative supplémentaire pour réduire la circulation des Français. Nous prenons donc notre part à l’effort collectif de lutte contre le Covid, mais cette situation de fermeture ne peut plus durer. Elle met gravement en péril nos entreprises et inquiète nos 800000 collaborateurs qui craignent pour leurs emplois.
La mise en danger de nos entreprises et tout de leur écosystème. La solidité de nos enseignes face à de telles périodes de fermeture est surestimée. Nos entreprises ne sont en réalité que la somme de magasins répartis dans les territoires. Après avoir perdu plus de 20 % de chiffres d’affaires en moyenne en 2020, nous avons encore perdu plus de 30 % d’activité depuis le début de l’année et chaque semaine de fermeture appauvrit et fragilise nos réseaux. Nous faisons face à des problèmes importants de trésorerie, à un niveau de stock invendu croissant, à l’annulation de nos investissements, à la hausse de l’endettement de nos entreprises du fait des PGE… autant d’impacts qui aggravent le risque de suppression de magasins et d’emplois.
Nous entraînons dans notre chute l’ensemble de notre écosystème : nos fournisseurs, nos franchisés et affiliés, les marques, les start-up, les bailleurs, nos nombreux prestataires, les villes qui subiront durablement la vacance commerciale. Il faut d’urgence mettre un terme à cette spirale dangereuse.
Des compensations renforcées et rapides pour empêcher un séisme économique et social. Face à cette crise, les aides de l’Etat sont indispensables. Trop d’entreprises n’ont encore rien perçu depuis le début de l’épidémie à l’exception du chômage partiel. Nos fédérations professionnelles ont fait des propositions au gouvernement pour que soient indemnisés tous les commerces quels que soient leur niveau de perte d’activité ou leur taille. En retour, le gouvernement a pris des engagements fermes sur l’indemnisation des charges fixes, des loyers et des stocks invendus.
Pour éviter la mise en danger immédiate de nos réseaux et les conséquences dramatiques sur l’ensemble de nos partenaires, le gouvernement doit confirmer, renforcer et verser rapidement des compensations à la hauteur des enjeux.
Une réouverture vitale. Malgré ces aides, il y a urgence à rouvrir tous nos magasins. La réussite sera collective, nous proposons donc au Gouvernement une méthode et un calendrier.
Préparons la réouverture ! Notre protocole sanitaire a déjà fait l’objet d’un renforcement en novembre dernier. Il est donc prêt et le gouvernement doit rapidement le confirmer. Si de derniers échanges sont nécessaires menons-les à bien dès les prochains jours.
Vaccinons nos salariés ! Nous mettrons tout en œuvre pour faciliter la vaccination de l’ensemble de nos collaborateurs en magasin qui le souhaitent.
Confirmons la date ! Le mois de mai est pour de nombreux secteurs une période capitale en termes d’activité. C’est pourquoi la réouverture de tous les points de vente, quelles que soient leur taille et leur localisation, doit impérativement intervenir au plus tard le 10 mai ! Il faut l’acter dès à présent afin que nous puissions l’anticiper, la préparer avec nos salariés et les rassurer.
C’est seulement ainsi que nous parviendrons à sauver nos entreprises et les centaines de milliers d’emplois qu’elles représentent dans l’ensemble des territoires.
Les fédérations et acteurs signataires de cette tribune :
Frank Boehly, président de la Fédération des enseignes de la chaussure (FEC) ; Sylvie Chailloux, présidente de l’Union française des industries mode et habillement (UFIMH) ; Eric Cheminade, président de l’Union de la bijouterie horlogerie (UBH) ; Régis Feuillet, président de la Fédération française de la chaussure ; Grégoire Giraud, président de la Fédération de la maille, de la lingerie et du balnéaire ; Guy Gras, président de la Fédération française de la franchise (FFF) ; Nicolas Houzé, président de l’Union du grand commerce de centre-Ville (UCV) et directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais ; Pierre-François Le Louet, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin ; Laurence Paganini, présidente de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé (Procos) et directrice générale de Kaporal ; Christian Pimont, président de la Fédération des enseignes de l’habillement (FEH) et de l’Alliance du commerce ; Eric Plat, président de la Fédération du commerce et associé (FCA) et PDG d’Atol ; Patrick Prigent, président de la Fédération nationale de l’ameublement et de l’équipement de la maison (FNAEM).