Après une première période d’auditions des Fédérations dont la FCA, puis une seconde période de consultation publique, les Assises du Commerce ont commencé le mercredi 1er décembre 2021 suivies de 4 ateliers entre le 1er et le 16 décembre.
Ces 1ères Assises du Commerce sont historiques et réunissent durant 3 semaines les acteurs du commerce et de la société autour de différents ateliers thématiques pour définir le commerce de demain.
La FCA et plusieurs de ses groupements membres y participent aux côtés des autres fédérations de commerce.
LES MESSAGES DU MINISTRE DE L’ECONOMIE EN INTRODUCTION DES ASSISES
Le 1er décembre 2021, au cours d’une introduction particulièrement éloquente, le Ministre de l’Economie a souligné que la France n’a jamais défini de politique commerciale, à l’instar d’une politique industrielle, industrie concurrente dans une France forte, à l’instar d’une politique agricole avec l’enjeu clé de l’indépendance alimentaire et de la diversité des produits. Le commerce c’est 500 milliards de CA par an, 3 millions d’emplois en incluant le commerce de gros, rappelle -t-il.
Et de préciser que nous ne pouvons plus nous passer d’une politique commerciale. L’enjeu d’aménagement du territoire qui consiste à ne pas vider nos centres-villes est un enjeu de société. D'autant plus que le commerce français est confronté à des bouleversements majeurs, dont :
- La numérisation de l’économie : un défi particulièrement lourd à porter pour un petit commerce ; avec en plus l’émergence de concurrents étrangers.
- L’enjeu climatique : les consommateurs sont de plus en plus exigeants face à la transition climatique.
Selon le Ministre, l'objectif de ces Assises du Commerce est simple : il s'agira de définir le modèle commercial français d'aujourd'hui et de demain, à travers des réflexions menées durant une série d'ateliers thématiques.
Un atelier est consacré aux territoires avec l’objectif de garder les commerces de proximité dans les villes rurales.
Un atelier est consacré aux nouveaux modes de consommation. Même si ce n’est pas la fin du caddie, il y a le numérique, la commande en ligne, les livraisons, etc. Le Ministre a donné l’exemple du rachat d’une agence bancaire par un distributeur pour livrer en centre-ville.
Un atelier est consacré à l’équité concurrentielle entre les acteurs nationaux et internationaux, numériques et physiques. Le commerce digital et l’économique numérique ne sont pas au-dessus des lois. Ainsi, le site américain Wish a été déréférencé à la demande du Ministre [site dont une grande partie des produits a été considérée par la DGCCRF comme non conformes, c’est-à-dire qu’ils ne correspondent pas à la description donnée par le vendeur ou qu’ils présentent un défaut les rendant inutilisable].
Un atelier porte sur l’emploi et a une vaste feuille de route : pénurie de main d’œuvre, formation, qualification, réponse à l’automatisation des caisses…
UN ATELIER DES ASSISES, COMMENT CA SE PASSE ?
Une organisation à la hauteur : sous l’encadrement bienveillant de ses co-présidents, chacun des quatre ateliers se doit d’être bien structuré, car les enjeux le méritent, et car les ateliers réunissent un grand nombre d’intervenants, experts et autres parties prenantes intéressées par les thématiques.
Pour y répondre, chaque atelier suit une certaine structuration particulièrement bien organisée afin de permettre des arbitrages en connaissance de cause.
Chaque atelier dure quatre heures.
La première réunion d’un atelier a pour objet de poser le diagnostic et de déterminer les mesures les plus prioritaires.
La deuxième réunion est consacrée à l’instruction de ces mesures prioritaires.
Enfin, la troisième réunion porte sur l’élaboration des conclusions.
Les arbitrages finaux relèveront de la compétence du Gouvernement.
A noter que les ateliers se déroulent à distance depuis le 7 décembre en raison de l’évolution des conditions sanitaires.
Un exemple avec l’atelier n° 1 intitulé « Comment adapter le commerce aux nouveaux modes de consommation ? »
La première réunion (qui a glissé sur le début de la deuxième) a donné lieu à de grands témoignages passionnants pour poser le diagnostic.
On retiendra notamment que Philippe Moati et Philippe Goetzman ont dressé un panorama de l’évolution des modes de consommation.
Make.org a restitué la consultation citoyenne d’octobre/novembre.
Quatre grands témoins sont ensuite intervenus sur quatre grands thèmes :
1/ Quête de sens dans les comportements d’achat (Pascale Hebel du CREDOC) :
2/ Mesure des comportements d’achat (Nielsen IQ)
3/ Accessibilité et proximité (Jean-Laurent Cassely, co-auteur avec Jérôme Fourquet du livre La France sous nos yeux, et Emmanuel Maquet et Sandra Marsaud, députés chargés d’une mission d’information parlementaire sur le rôle et l’avenir des commerces de proximité dans l’animation et l’aménagement des territoires)
4/ Révolution omnicanale (Marc Lolivier de la FEVAD, Samuel Loiseau de FNAC/DARTY et Jean-Pierre Nakache de Canal BD)
Jean-Pierre Nakache, président de la sous enseigne CANAL BD, membre de la FCA, a montré, par son témoignage, tout l’intérêt de constituer une coopérative de commerçants pour des petites entreprises de proximité, telles que les librairies de bandes dessinées. Cette réponse coopérative apporté à l’isolement du commerçant de centre-ville était particulièrement éclairante concernant la question des enjeux de la transformation omnicanale.
Lors des 2e et 3e réunions, l’ensemble des participants sont invités à émettre des observations sur ces diagnostics, puis à formuler de premières pistes de propositions concrètes. Ils ont également la possibilité de les transmettre par écrit.
In fine, des propositions par atelier seront communiquées au Ministre de l’économie le 4 janvier 2022 et une restitution publique des arbitrages est prévue le même mois.