À l’heure où les derniers calculs sur les surfaces commerciales des centres commerciaux sont en train d’être arbitrés par les préfets, pour savoir si le centre commercial fait plus ou moins de 20000 m2, des milliers de commerçants découvrent avec stupéfaction cette mesure qui les touche et qu’ils ressentent comme profondément injuste. Elle l’est d’abord par sa durée indéterminée, très anxiogène, déstabilisante, pouvant changer à tout moment, un peu comme les restaurateurs ou les stations de ski à qui l’on repousse sans cesse la réouverture sans informations plus précises.
Si on peut le comprendre, compte tenu de l’évolution de la pandémie, pour eux, c’est incompréhensible. Pour les centres commerciaux, dans lesquels on n’a pas pu prouver que le Covid prospérait, quelle logique y a-t-il à fermer les galeries tout en laissant l’alimentaire ouvert ? C’est injuste aussi parce que les règles changent sans cesse : l’exemple des opticiens est, de ce point de vue-là, très explicite. On leur a demandé d’ouvrir pendant le premier confinement, d’assurer un service minimum alors même qu’ils n’avaient pas le droit ni aux masques ni aux gants, dans une période qui était extrêmement stressante. D’un coup de plume, ils ne font plus partie des commerces essentiels pour les galeries.
Des inégalités d'application selon les territoires
Enfin, c’est injuste parce que l’on voit bien que, d’une région à l’autre, les règles de calcul des surfaces qui prévalent chez les uns ne seraient pas forcément appliquées chez les autres. L’autonomie donnée aux préfets se traduirait finalement par une discontinuité de la règle républicaine d’égalité dans l’ensemble des territoires de France. Finalement, cette crise du Covid pose la question du fonctionnement de notre démocratie dans des situations extrêmes. Nous avons été informés un samedi midi pour une fermeture le lundi ! Comment s’organiser dans ces conditions ? Ne sommes-nous pas aptes à comprendre que le Covid est un virus dont on ne va pas se défaire comme ça ?
Un peu plus d’échanges avec nos autorités de tutelle en amont seraient les bienvenus et que l’on fasse œuvre avec nous de pédagogie… On a l’impression que, parce qu’on nous distribue des aides qu’il nous faudra finalement payer un jour, nous devrions tout simplement nous taire.
Publié le 09 février 2021