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Publié le 11 décembre 2024
Tandis que 2025 a été proclamée Année internationale des coopératives par les Nations Unies sous le slogan « les coopératives construisent un monde meilleur », combien pourraient citer sans coup férir les sept principes coopératifs qui constituent les lignes directrices permettant aux coopératives de mettre leurs valeurs en pratique ? Il en est un, le sixième, qui constitue pourtant l’une des clés de développement et de performance des coopératives : l’intercoopération.

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Dans un monde globalisé marqué par la fragmentation des marchés et le passage à de nouvelles logiques d’affrontement concurrentiel, les alliances stratégiques, prises comme une coordination de moyens, compétences et ressources entre des entreprises concurrentes, fournissent aux coopératives un outil particulièrement adapté à leur besoin d’accroître leur pouvoir de marché et d’accéder à des seuils minimaux d’activité. Construites prioritairement autour de la mise en commun ou du partage d’actifs industriels et commerciaux, ces alliances concernent tout autant les aspects logistiques que les politiques d’achat, vente ou conception. Et c’est bien parce que ces alliances ont pour objectifs de renforcer les activités et métiers de base de la coopérative, de réaliser des économies d’échelle et d’envergure, d’acquérir une taille critique sur certains marchés, de réaliser des investissements lourds en outils industriels ou de développer des infrastructures commerciales qu’elles concernent aussi bien les grandes et très grandes entreprises qu’un nombre croissant de PME.

Pourtant, il est encore un domaine essentiel qui reste sous-investi : la Recherche et Développement, et en particulier le numérique. Ces alliances digitales permettraient de développer de nouvelles compétences pour des acteurs dont le digital n’est pas le savoir-faire natif ou de mettre en synergie des actifs clients, par effet multiplicateur. Par exemple, l’enrichissement des données propres par combinaison avec des données tierces provenant de sources externes permet d’assurer sa souveraineté en la matière tout en démultipliant l’utilité et la pertinence d’un matériau qui constitue aujourd’hui un puissant levier de développement et de croissance pour les entreprises. Ainsi, plutôt que de les céder en les sous-traitant, une alliance stratégique entre coopératives autour de l’enrichissement commun des données respectives trace un horizon ambitieux et prospère.

Évidemment, les conditions de réussite de ce type d’alliance sont connues : réduire au maximum les dissensions culturelles et s’assurer du bon alignement des acteurs en sont les principales. C’est bien pour cela que coopérer a une portée plus structurante et substantielle que collaborer en que cela nous amène collectivement à mobiliser un ensemble de valeurs systémiques. Il est donc dans la nature et dans l’histoire des coopératives d’intercoopérer et il n’y a de limites ici que celles que l’on se donne.