Au tournant du mois de juillet, alors que la France semblait entrer avec une certaine langueur dans la trêve estivale, c’est à l’embrasement soudain du pays auquel on a assisté provoqué par un fait divers converti en objet politique. Des années de crises en tous genres avaient pourtant créé le besoin impérieux de panser plaies de l’âme et du corps, mais il apparaît que si la quiétude n’est pas de notre temps, subsistent tout de même des motifs d’espérer.
Il y aurait beaucoup à dire des dernières émeutes en France sur les plans politique et sociologique, mais ce n’est pas ici l’espace approprié. Nous en retiendrons principalement que le commerce est comme toujours la victime collatérale des crises, et ce quelle qu’en soit la nature. Et le bilan est lourd : 553 communes touchées – jusqu’aux plus paisibles habituellement – et plus de 1000 commerces saccagés, pillés, incendiés pour un coût évalué à un milliard d’euros. Cette débauche de violence, inédite par son intensité, nous rappelle désagréablement des scènes de déjà vues sur grand écran. Il se dit que la réalité dépasse souvent la fiction. Espérons que non. Ou plutôt, agissons pour que cela ne soit pas le cas. En attendant, une fois encore, le Commerce et Associé a fait la démonstration, si besoin était, de sa force en période de turbulences. De Système U à Atol, d’Optic 2000 à Intersport, les groupements ont épaulé leurs membres par un appui humain, logistique, administratif et financier plus que précieux pour des entrepreneurs hagards d’avoir parfois presque tout perdu. Seulement presque, parce que tous ont gardé leur courage et le soutien de leurs camarades.
Dans le fracas des derniers jours, on en oublierait presque que les chiffres 2022 du Commerce Coopératif et Associé collectés par l’Observatoire économique de la FCA invitent à un optimisme serein tant notre modèle semble forgé en iridium, métal considéré comme la matière terrestre la plus solide. Ici, point de superfétatoire : 176,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé, soit une croissance de 8,5 % par rapport à 2021, et une part de 32 % du commerce en France. Cette réussite exceptionnelle repose principalement sur trois facteurs : l’inflation, le rebond post covid de certains secteurs et une ambition de développement assumée d’un nombre croissant d’enseignes. Ainsi, l’ensemble des réseaux de nos membres dépasse la barre des 32 000 entrepreneurs, 600 000 salariés et 50 000 points de vente, constituant une force motrice singulière au service de l’amélioration de notre monde.
C’est en tout cas ce que vient de réaffirmer avec conviction l’Organisation internationale du Travail qui définit les coopératives comme des entreprises à impact tant leur contribution au développement durable, à la création d’emploi, à la réduction de la pauvreté et à l’inclusion est déterminante. Porter dans l’espace public cette réalité est, depuis 60 ans, au cœur de la mission de la FCA qui peut s’appuyer sur l’engagement de ses groupements adhérents.