Alexandra Bouthelier, Déléguée générale de la Fédération du Commerce et Associé :
L’heure du rebond
Reste un goût d’amertume, celui de l’iniquité devant l’effort de solidarité nationale qui nous est demandé.
Le 11 mai, les commerces réouvriront. Pour la plupart, ce sera dans des conditions difficiles, complexes, voire même anxiogènes. Et pourtant, tous les commerçants attendent cette date avec impatience et s’y préparent ardemment.Pourquoi ? Bien sûr, parce que l’activité économique doit reprendre mais aussi parce que le commerce est une passion. Tous ceux qui, comme nous, ont la chance de côtoyer au quotidien les entrepreneurs du Commerce Coopératif et Associé ne peuvent que constater cette ferveur qui les anime.
Les deux mois que nous venons de vivre ont été un tsunami sociétal, social et économique.
Le commerce a été violemment impacté par les contraintes de fermetures imposées et il s’est retrouvé sans ressource du jour au lendemain. Même si une activité de click & collect s’est développée ici ou là, celle-ci est restée tout à fait marginale au regard du chiffre d’affaires habituellement réalisé. Grâce aux mesures du gouvernement, que nous ne pouvons que saluer, les entreprises ont pour la plupart pu survivre mais se retrouvent, à l’heure de la reprise, devant un « mur de dettes ». Alors qu’elles sont extrêmement fragilisées financièrement, les conditions du déconfinement ne leur permettront pas un retour à une activité normale avant des semaines, voire des mois. Mais nos commerçants se sont organisés car ils ont la volonté, chevillée au corps, de faire face et de réussir à sauver leurs commerces, leurs entreprises et leurs emplois.
Reste un goût d’amertume, celui de l’iniquité devant l’effort de solidarité nationale qui nous est demandé.
En fermant nos commerces le 15 mars, nous avons répondu présents et contribué à endiguer la pandémie. Mais nous pensons que l’ensemble des acteurs économiques doivent porter et partager cet effort collectif. Seuls, nous ne pouvons l’assumer. Il faut qu’ensemble nous travaillions à réinventer un dispositif qui répartisse la charge. Sans cela, les faillites dans le commerce risquent d’être considérables, impliquant chômage, baisse de la consommation, désertification des villes et centres commerciaux et vacances commerciales. C’est pourquoi la FCA reste fortement mobilisée et participe activement à rappeler que les commerçants ont été responsables en cette période de trouble et ont besoin d'être accompagnés. Notre volonté étant trouver des solutions acceptables pour tous.