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Publié le 20 septembre 2021
Tout au plaisir d’une rentrée où tous les secteurs ont repris leur activité, la persistance du virus fait toujours planer doute et incertitude sur le déroulement des mois à venir. Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA, revient sur la situation des commerces durant cette période pourtant si importante.

Habitués depuis maintenant 18 mois à vivre au mois le mois, on espérait, taux de vaccination aidant, aborder septembre avec plus de sérénité. Malheureusement, les répercussions économiques des mois précédents ternissent quelque peu la reprise. Hausse des prix, difficultés croissantes d’approvisionnement et pénurie de main-d’œuvre qui se profilent viennent complexifier la reprise. La fragilité de la situation oblige à garder une extrême vigilance. Après les nombreuses restrictions auxquelles nous avons été soumis, la mise en place du passe sanitaire obligatoire pour certains lieux et notamment certains centres commerciaux pouvait passer pour une mesure bien légère. Malheureusement, il n’en n’est rien. Les taux de fréquentation pour les centres commerciaux concernés ainsi que pour les autres sont particulièrement inquiétants, affichant des baisses de 15 à 30 % d’activité. Ces résultats ont d’autant plus d’impact que le « quoi qu’il en coûte » est désormais révolu et qu’à priori, cette diminution de chiffre d’affaires ne sera pas compensée et se traduira par une perte sèche pour les commerçants concernés.

L’heure de vérité et celle des bilans approchent puisque les soutiens financiers des entreprises cesseront bientôt. Malheureusement, certaines auront du mal à rembourser les prêts garantis par l’État ou à faire face au report de charges sociales et fiscales. Donc, oui, il y a une véritable inquiétude, d’autant que la baisse des faillites enregistrée en France en 2020-2021 correspond à l’aide massive de l’État et qu’il y aura mécaniquement un effet de rattrapage en 2022. C’est pourquoi, si nous pouvons nous féliciter de la très bonne tendance pour les entreprises du Commerce et Associé depuis ce début d’année – à l’exception, malheureusement, de celles liées au tourisme –, nous ne pouvons pas permettre la moindre mesure restrictive à notre égard. La reprise est là, effective, solide car nos fondamentaux le sont mais la lame de fond que nous venons de traverser ne nous laisse plus guère de marge de manœuvre.

Alors oui, le commerce a joué son rôle pendant cette crise avec un civisme assumé. Il a encaissé nombre de restrictions pour permettre à notre pays de protéger au mieux ses concitoyens mais cette période doit être révolue. Nous devons pouvoir reprendre notre activité sans aucunes limitations au risque de mettre en péril notre secteur.

 

Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA