Quel est votre parcours ?
Fanny Parre : Après l’obtention de mon bac, j’ai intégré une prépa HEC pour me diriger vers une école de commerce. À l’issue de ma deuxième année et par volonté d’indépendance, j’ai intégré, dans le cadre d’un contrat de qualification « Assistante de gestion PME/PMI » l’entreprise familiale créée en 1966 par mon père, Gérard Delpech. Cette formation en alternance très complète m’a permis d’accéder sereinement au poste d’assistance de direction que j’ai occupé de 1998 à 2007 pour ensuite devenir cogérante de l’entreprise avec mon frère. En 2014, je lui ai racheté ses parts et j’ai pris la direction de la société.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
F.P : L’entreprise Delpech est composée d’une équipe de 21 collaborateurs dont 17 dédiés à l’activité génie climatique. Le siège social est à Cahors, dans le Lot, et nous avons une agence à Caussade, dans le Tarn-et-Garonne. Si notre coeur de métier est l’entretien et la rénovation de systèmes de chauffage, j’ai souhaité développer l’activité piscine. Ainsi, depuis janvier 2017, nous sommes également concessionnaire Carré Bleu pour l’installation et la maintenance de piscines dans le Lot.
Reprendre une entreprise familiale n’est pas toujours très simple. Comment cela s’est-il passé ?
F.P : Il n’existe pas de formation pour les futurs chefs d’entreprise de PME, ce qui ne simplifie pas les choses ! Il est nécessaire de se créer son propre . La reprise d’entreprise est un moment charnière et complexe. Je dirai que cela l’a été encore plus, en étant une femme et « une fille de ». La question de la légitimité se pose lorsque l’on passe après le père, avec un grand P, et que l’on est une femme. J’ai eu la sensation qu’il me fallait faire deux fois plus mes preuves, à l’égard de mes salariés, de la profession, de mes confrères, des fournisseurs…
L’entreprise Delpech était déjà membre du réseau Axenergie lors de sa reprise. Cela vous a-t-il aidé ?
F.P : En effet, notre entreprise était déjà membre du réseau Axenergie. Plus encore, notre société familiale a participé à la création de ce réseau en 2004, dénommé à l’époque AX12. Je me suis réellement investie dans le réseau lorsque j’ai repris seule l’entreprise. Être adhérente du réseau Axénergie est une chance que je mesure et ce statut se mérite : cela exige d’avoir une grande confiance en soi pour avancer, mais également faire preuve d’humilité, de bienveillance, de générosité et savoir offrir de l’attention et encourager la prise d’initiative. Ce sont des valeurs fortes qui animent le réseau Axenergie, et qui m’ont été d’une grande aide lorsque j’ai été confrontée en 2014, à « la solitude du chef d’entreprise ».
Vous avez décidé de vous impliquer au sein du réseau en rejoignant le Conseil d’administration. Pouvez-vous nous en dire plus ?
F.P : J’ai rejoint le conseil d’administration en 2018 et j’en suis ravie ! En endossant le rôle d’administratrice, on apprend à se méfier de certitudes qui nous enferment, à douter. Il faut quitter sa casquette de chef d’entreprise pour conserver un regard transversal, empirique, pragmatique et plein de bon sens pour permettre au réseau d’avancer. Le conseil d’administration, qui comporte 7 membres, est au service des adhérents. J’ai une vision assez simple de mon réseau et j’estime qu'un adhérent a une triple obligation : celle de donner, de recevoir et de rendre. On travaille au service de tous les adhérents qui composent le réseau.
Selon vous, quelles sont les forces d’un réseau ?
F.P : Pour moi, Axenergie est le meilleur filet de sécurité pour les adhérents. Confrontés aux problématiques des uns et des autres, nous cherchons ensemble des solutions. Le réseau est générateur d’entraide. Il nous épaule au quotidien et nous apporte des réponses aussi bien en matière d’évolutions techniques et commerciales que managériales, et nous sort de notre solitude. Sans le réseau, mon entreprise ne serait pas là où elle en est. Je reste convaincue que si on navigue tout seul, on périclite.
Quels conseils donneriez-vous à de futurs entrepreneurs ?
F.P : Quand on décide d’être chef d’entreprise, il faut accepter de prendre des risques et de fédérer des énergies pour entraîner son équipe et se protéger. Outre l’envie et la motivation, il me semble nécessaire d'avoir un esprit agile et d’essayer d’anticiper au mieux l’état du marché mais aussi les attentes des consommateurs et des salariés. Un bon chef d’entreprise doit être capable, selon moi, d’évaluer la capacité que chacun de ses salariés a « à donner » pour favoriser les qualités de chacun. Il faut ensuite savoir placer au plus juste le curseur entre un management de contrôle et un management participatif.
Axenergie en chiffres :
- 86 millions d’euros de chiffre d’affaires
- 76 associés
- 1000 collaborateurs : effectif total du réseau
- 110 points de vente