// Quel parcours vous a amené à devenir commerçant ?
Le déclic, je l’ai eu dès 18 ans. J’avais eu la chance de baigner dans le commerce depuis l’âge de 5 ans avec un cousin qui était adhérent dans un groupement du Commerce
et Associé. Mon bac en poche, je lui ai fait part de mon souhait de travailler à ses côtes. Il m’a remercié et m’a dit de revenir dans dix ans. C’est le meilleur service qu’on pouvait me donner.
Je me suis donc attelé à la tâche. J’ai commencé par un DUT technique de commercialisation puis j’ai fait une école de commerce. Sur une période de dix ans, j’ai enchaîné pas moins de 5 expériences professionnels dans le secteur bancaire, dans le bâtiment ou encore dans l’import-export. Pendant ce temps, mon épouse Anne, exerçait des fonctions dans le milieu bancaire. Dès l’année de notre rencontre en 2003, nous nous sommes dits qu’entreprendre dans la grande distribution était fait pour nous. Nous avions de l’expérience et des compétences. En multipliant les expériences, nous avons eu la chance d’apprendre des choses déterminantes dont nous nous servons encore aujourd’hui. Comme prévu, j’ai commencé à travailler à 28 ans dans le point de vente du membre de ma famille. Ça a été une révélation. Il m’a confié beaucoup de responsabilités et m’a permis de travailler avec ses meilleurs collaborateurs.
Un jour, nous avons compris avec Anne qu’il était temps pour nous de nous émanciper. Nous nous sommes donc tournés naturellement vers un grand acteur du Commerce Coopératif et Associé avec Les Mousquetaires et l’enseigne Intermarché. Ça a collé tout de suite. Nous avons été recrutés dans le groupement.
Les Mousquetaires nous proposaient un parcours défini avec une période de recrutement et une autre de formation. Cela nous a aidé à nous projeter. Puis, comme toujours lorsque l'on crée un commerce, ça a été à nous de faire la différence et d’aller trouver un point de vente qui nous convenait. La grande différence par rapport à d’autres enseignes étant que nous sommes accompagnés tout au long de notre parcours par des adhérents. C’est à ce moment-là que commence la prise de risque. Honnêtement, c’est l’évènement de ma vie professionnelle qui a été le plus excitant depuis que je travaille. C’est une période délicate certes, mais grâce à cela, on se découvre. On doit aller chercher les ressources au fond de nous.
// Le Commerce Coopératif et Associé est basé autour de six principes dont l’implication. Au sein des Mousquetaires, c’est une notion très importante. Pourriez-vous nous en parler ?
Au sein des Mousquetaires, l’implication se nomme le « tiers temps ». Lorsque vous arrivez dans le groupement, il est induit que vous acceptez de prendre de votre temps (un tiers) pour faire grandir les Mousquetaires car ce qui est dans votre intérêt est dans celui du groupement également et vice-versa. Je vous assure que dès votre deuxième semaine de tiers temps, vous vous rendez compte que ça vous apporte beaucoup. Tout d’abord, ça vous fait sortir du point de vente et voir autre chose. Le « tiers temps » vous fait grandir et vous renforce dans vos compétences. C’est aussi un moment de convivialité dont nous avons besoin. C’est une ouverture sur ce qui se passe autour de nous, de notre quotidien, de notre magasin.
J’ai eu la chance d’en faire très vite. Nous avons repris notre Intermarché sur Callac en juin 2013 et le « tiers temps » a débuté dès septembre 2013. Cela signifie que je me suis mis à la disposition du groupement pour passer un tiers de mon temps en dehors de mon magasin. C’est l’entité UDM (Union des Mousquetaires) qui m’a choisi pour travailler sur le recrutement et l’accompagnement des nouveaux Mousquetaires.
Cela m’a permis de comprendre rapidement les règles de fonctionnement du groupement. Lorsque je fais une visite sur un point de vente d’un collègue, je me dois d’être à l’écoute de leurs problématiques. Mon rôle est de les aider à trouver des solutions. Quant à la partie recrutement, c’est une grosse responsabilité. C’est vraiment l’avenir des Mousquetaires. Cela permet d’utiliser ses compétences pour recruter mes futurs collègues et d’être acteur de l’avenir du groupement dans lequel on vit.
Je peux même vous dire que le « tiers temps » me manque quand je n’en fais pas comme pendant la période estivale. Ces moments de convivialité me sont indispensables. Nous sommes toujours contents de retrouver nos copains, adhérents eux-aussi et surtout on se sent utile. De plus, on est au courant de ce qu’il se passe dans le groupement, on est consulté, on peut défendre un avis et on nous aide à nous remettre en question afin de grandir.
// Parlez-nous maintenant de votre magasin Intermarché ?
Nous avons repris un Intermarché il y a plus de trois ans déjà. C’est un point de vente de 1 500 m2. Nous comptions 32 collaborateurs à temps plein et quelques étudiants, soit une quarantaine de salariés. Située entre Guingamp et Carhaix-Plouguer, Callac est une commune de 2 200 habitants… Nous sommes souvent au carrefour de toutes les décisions communales par exemple.
Dans notre cas, nous travaillons toute l’année pour sponsoriser la PLB, “La Pierre Le Bigaut”, qui est la plus importante course qui réunit des bénévoles d’Europe au profit de la lutte contre la mucoviscidose. Notre Intermarché ravitaille sur cette journée les 7 500 coureurs et leurs accompagnants. En 2016, nous avons dépassé les 500 000 euros de dons. C’est une petite fierté pour nous de contribuer à cette manifestation.