Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Timothé Georges : J’ai eu une formation commerciale classique avec un BEP vente-action marchande suivi d’un Bac Pro Commerce et un BTS Management des Unités Commerciales. J’ai ensuite réalisé mes stages chez JouéClub. Mon premier emploi était d’ailleurs dans un JouéClub à Saintes, en Charente-Maritime. Puis j’ai rejoint, huit mois après, le magasin de Poitiers qui venait d’ouvrir et où tout était à faire. C’était une expérience très enrichissante. Deux années plus tard, j’ai rejoint E.Leclerc. Dès mes études, je savais que je voulais ouvrir mon magasin, mais je manquais d’expérience et j’ai toujours vu la grande distribution comme un univers formateur. J’y ai occupé pendant 5 ans des postes dans différents domaines avant de contacter JouéClub pour reprendre un magasin. Je me suis alors dirigé vers la reprise du magasin des Herbiers, suite au départ à la retraite des propriétaires.
Pourquoi votre choix s’est-il porté sur JouéClub ?
T.G. : Je souhaitais retourner chez JouéClub car je connaissais le fonctionnement. C’est aussi et surtout un secteur que j’apprécie, un univers autour de l’enfance, avec une certaine magie. J’estime être toujours un grand enfant, et Noël est pour moi une période féérique durant laquelle nous pouvons vendre un peu de rêve aux enfants. Je retrouvais cette magie au quotidien chez JouéClub, dans une où je pouvais être mon propre patron et maîtriser de A à Z mon commerce tout en bénéficiant de la notoriété et de la force de frappe d’une enseigne nationale. J’y ai trouvé de la sûreté en me lançant très jeune dans l’aventure entrepreneuriale.
Maîtriser de A à Z son commerce tout en bénéficiant de la notoriété et de la force de frappe d’une enseigne nationale.
Quelle est votre implication dans la vie du réseau ?
T.G. : C’est au siège où les grands chantiers sont développés. J’ai envie d’être acteur de cela et participer à la vie du réseau à tous les niveaux possibles. Je fais partie de la « Génération Avenir » de JouéClub, un groupe de travail composé de jeunes adhérents autour de projets qui seront bénéfiques pour tout le réseau et nos clients. J’ai aussi intégré le groupe de travail RSE, un sujet d’importance sur lequel JouéClub s’implique activement. Le réseau organise aussi des réunions régionales qui permettent d'échanger entre adhérents et avec la direction de l'enseigne. Enfin, plusieurs salons du jouet sont organisés pour que les fournisseurs puissent présenter leurs nouveautés et les produits mentionnés dans nos catalogues. Ce sont des moments très conviviaux où chaque adhérent prend du plaisir à déambuler dans les allées qui débordent de jouets en tout genre. Un vrai moment de partage.
Comment avez-vous appréhendé ces derniers mois marqués par diverses crises ?
T.G. : J’ai ouvert mon magasin le 16 octobre 2020. 15 jours après, je le fermais pour confinement. J’ai été impacté dès le début de mon aventure entrepreneuriale alors que se profilait la période forte de Noël. Heureusement, le fait d’être dans un indépendant m’a permis de maîtriser mes achats et mes livraisons, et de réguler le flux de marchandises prévu avec mes fournisseurs pour limiter l’impact. Autre problématique rencontrée, la pénurie de produits étrangers, notamment d’Asie. Travailler avec les fournisseurs que je souhaite m’a permis de trouver des alternatives à ces produits. Pendant la crise, j’ai aussi pu développer dans mon magasin un espace « artisans-créateurs » en contactant des artisans locaux pour qu’ils puissent exposer leurs produits et les vendre. En effet, les salons et événements où ces artisans, parfois sans boutique, se rendaient régulièrement avaient été annulés. Cela leur permettait d’avoir une visibilité fixe à l’année pour combler leur manque d’activité. Je souhaiterais maintenir et développer cette initiative solidaire sur la durée.
Quels sont vos projets ?
T.G. : Je veux d’abord pérenniser mon magasin, ouvert récemment. Je suis dans l’optique d’ouvrir ou reprendre d’autres magasins JouéClub, mais il est déjà primordial d’assurer le bon développement du premier. Il faut s’atteler à trouver un personnel de confiance, élément essentiel pour avancer sereinement. Cette aventure se poursuivra avec certitude dans l’univers en conservant cette indépendance, cette autonomie. Nous avons le pouvoir de réaliser chacune de nos idées, la chose la plus importante pour un entrepreneur.
Était-ce pour vous une évidence de rejoindre le modèle coopératif ?
T.G. : J’ai assimilé les nombreux avantages du modèle coopératif dès mes études. Très tôt, j’ai su que je souhaitais entreprendre, et il m’a semblé évident de rejoindre une coopérative. Ce qui a fait la différence, ce sont les patrons du magasin de Parthenay, pendant mon stage, qui ont su me transmettre leur passion. En discutant avec eux, on comprend immédiatement les avantages du modèle. J’y ai trouvé une certaine sûreté en me lançant très jeune dans l’aventure entrepreneuriale. Les valeurs coopératives sont un vrai avantage, nous ne sommes pas seuls, il y a plein de personnes comme nous qui se battent pour la même chose au quotidien, une dynamique commune. Chaque commerçant se bat pour que son commerce vive, avec la faculté de pouvoir s’adapter localement, d’être flexible par rapport à son lieu d’implantation.
Quels sont les avantages du réseau au quotidien ?
T.G. : Il y a régulièrement des réunions régionales qui permettent de se retrouver avec nos confrères. Cela permet d’échanger sur notre quotidien, de voir ce qui fonctionne chez chacun, ce qu’ils ont pu initier. Nous avons tous envie de développer nos propres idées chez nous. En discuter avec les autres permet d’orienter nos idées, de les améliorer en bénéficiant de leur propre expérience, leurs échecs ou réussites. C’est un vrai partage d’expérience, naturellement renforcé avec les commerçants les plus proches géographiquement. Le mot coopératif prend tout son sens.
Quels conseils donneriez-vous à un futur entrepreneur ?
T.G. : S’il a la volonté de rejoindre un groupement coopératif, je lui dirais qu’il est déjà sur la bonne voie. C’est selon moi la solution qui présente le plus d’atouts, entre autonomie et flexibilité sans se frustrer dans notre travail quotidien, tout en ayant le support d’un groupement national. Quand on se lance, nous n’avons pas forcément toutes les compétences, tous les outils, et la coopérative est un allié qui nous permet d’avoir ces outils et compétences à disposition pour développer notre activité. Quand on entreprend jeune, comme moi, à 30 ans, nous n’avons pas cette expérience nécessaire et tous les moyens à disposition. Il faut savoir faire confiance, il faut savoir échanger avec les autres et se remettre en question. C’est un élément clé selon moi.
JouéClub en chiffres :
- 673 M € de chiffre d’affaires
- 293 magasins
- Effectif réseau : 2300 personnes