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Publié le 08 novembre 2024
Plus encore qu’une affaire de famille, chez Romane Vivier, le commerce est une seconde nature. Et pas n’importe quel commerce ! En se lançant sous l’enseigne Culinarion en 2020, c’est sur le modèle coopératif qu’elle a jeté son dévolu. Une aventure qui aurait pu tourner court avec la crise sanitaire, mais même une pandémie mondiale ne faisait pas le poids face à la passion et à l’énergie débordante de cette jeune cheffe d’entreprise.

« Une , pour un entrepreneur, c’est à la fois une très grande liberté et une longueur d’avance sur tous les sujets. »
 

Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours, et ce qui vous a donné le goût du commerce ?

Romane Vivier : J’ai toujours été attirée par le commerce, et ça ne vient pas de nulle part : dès 12 ans, j’aidais ma mère dans son magasin à Noël et pendant les vacances !

Ma première grande expérience a été chez Lactalis, où j’ai débuté à 18 ans comme commerciale terrain. On m’a confié une voiture, un secteur, et je me suis lancée. Ça a été une véritable école : j’ai dû apprendre à négocier et à m’imposer face à des interlocuteurs masculins dans leur écrasante majorité. J’ai appris à être ferme, et à prendre confiance en moi pour imposer une relation d’égal à égal. Et puis le merchandising, la communication, les promotions…

Ensuite j’ai poursuivi mes études à l’EM Normandie. Là j’ai eu l’opportunité de faire un stage en Irlande pour améliorer mon anglais, en travaillant dans un « charity shop ». La patronne m’a affectée à la vente des robes de mariées parce qu’elle trouvait qu’une vendeuse française, c’était le comble du luxe pour les clientes !

Comment vous êtes-vous lancée dans l’entrepreneuriat ?

R. V. : Ma famille se passionne pour le commerce depuis des générations. C’est mon arrière-grand-père qui a ouvert la voie, avec une quincaillerie. Et puis mon grand-père, mon oncle, ma tante, ma mère et moi-même sommes devenus commerçants à notre tour.

En 2020, j’ai décidé de rejoindre l’aventure familiale et d’ouvrir un nouveau magasin Culinarion aux Sables-d’Olonne, qui est venu s’ajouter aux quatre magasins de ma mère sous cette enseigne. Et il faut dire que j’ai bien choisi mon moment : nous avons ouvert juste avant le confinement de mars 2020 ! J’ai dû fermer trois jours après. Ça a été un vrai choc, mais je ne me suis pas laissé démonter : j’effectuais moi-même des livraisons à vélo pour ne pas laisser tomber mes clients.

Le plus difficile a été de ne pas perdre confiance et d’être créative pour surmonter la situation. On a pu compter sur le soutien du centre commercial qui abrite ma boutique, et celui des fournisseurs, et finalement on a rouvert dès le mois de mai. Et dès le mois de septembre, j’ai aussi repris la gestion du magasin familial d’Angers.

Qu’est-ce que le modèle vous apporte ?

R. V. : Une coopérative, pour un entrepreneur, c’est à la fois une très grande liberté et une longueur d’avance sur tous les sujets. Au moment d’accueillir un nouveau chef d’entreprise dans le réseau il est accompagné et parrainé. La coopérative nous met le pied à l’étrier et décuple ensuite nos possibilités de développement : en nous proposant un assortiment de produits sur lequel nous appuyer, ou un outil commun de gestion des commandes en ligne par exemple. Elle permet aussi d’éviter l’écueil de l’isolement : les associés du réseau sont toujours en contact et toujours prêts à s’entraider.

Et à mes yeux, rien ne peut égaler l’intelligence collective ! Tout le monde est impliqué et tout le monde a voix au chapitre, qu’il s’agisse du marketing, des négociations avec les fournisseurs… Et comme nous sommes à la fois les décideurs et les commerçants, en prise directe avec nos clients, nos choix collectifs vont dans le sens de l’intérêt de chacun.

Quels sont vos projets futurs pour le développement de l’entreprise et de l’enseigne Culinarion ?

R. V. : À court terme, je me concentre sur la reprise progressive des magasins familiaux et sur leur consolidation. Ma mère envisage de me passer le relais dans les prochaines années, et je tiens à le faire dans les meilleures conditions. À moyen et long terme, je suis ouverte à l’idée de développer l’enseigne, peut-être même à l’international, mais cela demandera beaucoup de préparation et de réflexion sur la culture et le marché local.

Pour l’instant, je veux d’abord m’assurer que chaque magasin fonctionne de manière optimale, et pour la plus grande satisfaction de nos clients. C’est vraiment ce qui m’anime : nous dépasser pour leur apporter toujours plus de conseils et de services. On a aussi quelques défis à relever, comme celui du recrutement. Aujourd’hui on doit proposer des conditions attractives, pour séduire mais aussi pour fidéliser nos salariés.

Et dans l’immédiat : la préparation de Noël, qui compte pour un quart de notre chiffre d’affaires. Ça commence dès maintenant !