Vous êtes aujourd’hui adhérente de la
des Pisciniers. Quel a été votre parcours ?
Carole André : Je suis pratiquement née dans la piscine, puisque j’exerce aujourd’hui encore dans l’entreprise familiale créée par mon grand-père à Montpellier en 1946, Somédi. L’entreprise était principalement axée autour du traitement de l’eau et la production de produits pour les industriels. Mon grand-père fut aussi le premier à réaliser des piscines sur la région, en important le matériel directement depuis les États-Unis. Mon père a perpétué la tradition familiale et a repris l’activité. Après mes études au sein d’une petite école de commerce, j’ai eu la chance de devenir mère et connaître une parenthèse dans ma vie professionnelle que je venais de débuter. J’ai alors profité de ce moment pour rejoindre mon frère qui avait repris l’entreprise familiale un an auparavant pour lui donner un coup de main pour la saison, en 1999, pour au final ne plus jamais partir !
Comment avez-vous été amenée à rejoindre la coopérative ?
C. A. : Somédi est constituée à 50 % d’une activité de négoce, principalement pour des produits d’entretien de la piscine, et 50 % d’une activité de piscinier traditionnel, avec la pose de piscines, la revente à des professionnels ainsi qu’un magasin à destination des particuliers. Cela faisait un moment que j’étais approchée par des réseaux, mais il m’était difficile de franchir le pas. J’associais une adhésion à un changement de nom et, donc, à une perte de l’identité de l’entreprise familiale. À l’occasion d’un séminaire de nos fabricants de coques, le projet de monter une coopérative de pisciniers m’a été présenté. Ce projet m’a rapidement séduite, car il me permettait d’oeuvrer activement à la construction d’un réseau dès l’origine tout en conservant mon indépendance. C’est ainsi qu’est née en 2016 La Coopérative des Pisciniers. Nous étions sept associés fondateurs, et avons développé le réseau qui regroupe aujourd’hui 36 associés.
La coopérative est un jeune réseau à taille humaine, favorisant la proximité entre associés.
C. A. : Le développement a été très rapide. Nous arrivons maintenant à l’étape de la structuration avec l’obligation de consolider davantage le réseau. Pour imager, nous étions un petit bateau qui devient progressivement un paquebot, et nous ne souhaitons pas échouer comme le Titanic ! Nous essayons au maximum de regrouper les 36 associés durant nos
spécifiques et nos temps forts annuels. L’organisation coopérative prend ainsi tout son sens. Selon moi, ce modèle rend l’entrepreneur meilleur et oblige à être sans cesse force de persuasion. Le principe démocratique 1 homme = 1 voix n’est pas qu’une illusion, c’est une valeur forte que doit incarner et porter chaque entrepreneur et associé d’un réseau. L’approche coopérative fait aussi ressortir une forte solidarité entre associés.
Comment avez-vous fait face aux crises récentes ?
C. A. : Le marché de la piscine est très dynamique et supporte bien les crises. Il faut savoir que la France est le deuxième marché mondial de piscines, derrière les États-Unis ! La particularité de notre marché réside dans le fait qu’il repose sur une multitude d’indépendants experts, où chacun exerce dans un domaine spécifique. Durant le Covid, notre activité a connu une forte croissance, avec une véritable hystérie du marché symbolisée par une forte demande. Nous en avons d’ailleurs profité pour nous positionner sur le click & collect, lancer un catalogue commun et surtout, pour développer notre enseigne nationale, Les Piscinistes Associés, permettant aux associés de changer leur enseigne et d’accroître notre image de marque. C’est pour le moment un vrai succès avec déjà 13 des 31 magasins qui ont basculé sous enseigne, et 9 en cours de transition. Nous sommes surtout préoccupés par le volet climatique. Dans certaines régions, comme la Vendée, le remplissage de piscines a notamment été interdit pour préserver les ressources en eau et faire face à la sécheresse.
Quels sont vos projets ?
C. A. : À l’échelle du réseau, nous espérons disposer d’une plateforme logistique pour pallier aux hausses tarifaires, aux ruptures d’approvisionnement et nous permettre de mieux négocier nos achats. Je rêverais aussi de développer la formation professionnelle pour faire face au manque de techniciens. Monter notre école de formation et de recrutement serait alors un aboutissement. Pour Somédi, nous aimerions développer notre politique RSE, et accélérer notre communication web. Nous réfléchissons aussi à la question de la transmission d’entreprise, avec l’espoir que la génération familiale à venir reprendra l’affaire pour poursuivre notre tradition.
La Coopérative des Pisciniers en chiffres
- 62 M€ de chiffre d'affaires en 2021
- 36 associés
- 265 salariés