Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Myriam Devun : J’ai fait une école de commerce en gestion-finance, à Lyon, avant de débuter en cabinet d’audit chez Deloitte. Nous souhaitions ensuite, avec mon mari, revenir sur nos terres stéphanoises en reprenant un commerce. Depuis le plus jeune âge, j’ai toujours baigné dans le monde du commerce. Ma mère tenait un hôtel et le contact avec le client a toujours été fondamental pour moi. L’opportunité de rachat d’une parfumerie s’est présentée à Firminy en 1997 et j’ai alors décidé de me lancer dans cette aventure. En 2002, j’ai eu l’occasion d’en racheter une seconde. Puis j’ai développé, en 2012, une troisième affaire dans un centre commercial et j’ai ainsi pu découvrir la gestion d’un magasin dans ce nouvel environnement. Enfin, deux nouvelles parfumeries se sont ajoutées en 2018, gérées avec ma fille.
Comment avez-vous rejoint Passion Beauté ?
M. D. : Rejoindre ce réseau a rapidement été une évidence, dès le rachat de ma première parfumerie. J’ai alors décidé de compléter ma formation initiale par un CAP Esthétique afin d’avoir une expertise sur ce nouveau coeur de métier. Le et son système me correspondaient : une c’est un droit de vote, une décision, une écoute, des personnes différentes qui ne font qu’un. Nous souhaitions disposer de notre destinée et pouvoir compter sur une communauté qui décidera collectivement de notre avenir.
Comment souhaitiez-vous développer vos magasins ?
M. D. : J’essaye toujours de mettre en avant notre marque de fabrique, le mouvement permanent au sein des magasins. Mes responsables doivent régulièrement changer les produits de place, l’agencement et proposer des événements. Nous avons développé les « girly party » pour les petites filles et leurs mères. Nous voulons innover continuellement, avec comme signature commune aux points de vente, le conseil, la proximité et le mouvement. Au sein du réseau, il y a une volonté de mettre en place régulièrement des animations. À ce titre, nous sommes les seuls à proposer des conseils beauté avec des expertes sur Instagram.
L’entrepreneuriat est une affaire de famille. Vous partagez aujourd’hui cette passion avec votre fille…
M. D. : Ma fille a rejoint l’activité familiale il y a plus de 3 ans. Mes deux filles ont toujours baigné dans mon univers. L’aînée, Pauline, a souvent été présente à mes côtés en magasin. Elle a décidé de faire son alternance avec moi dans le cadre de ses études. Rapidement, la question de la transmission d’entreprise s’est posée. C’est un vrai bonheur et une fierté de lui communiquer ma passion et le fruit du travail réalisé depuis toutes ces années. Le commerce de proximité, « non essentiel » comme il avait été appelé, existera toujours et le magasin physique est source de lien social dans les régions.
Vous êtes aussi impliquée dans la vie du réseau.
M. D. : Quand je suis entrée dans le groupement, j’ai rapidement pris la fonction d’administrateur région. Mon objectif était de fédérer les associés d’un territoire autour des notions de partage et de solidarité. En 2020, je suis devenue administrateur du réseau. À mon tour, j’ai souhaité transmettre toute la bienveillance et l’aide que j’ai reçues et être au service du groupement. L’arrivée de ma fille dans l’activité a renforcé cette décision : je pouvais sereinement lui confier plus de responsabilités et me consacrer à cette nouvelle fonction.
À mon tour, j’ai souhaité transmettre toute la bienveillance et l’aide que j’ai reçues.
Comment jugez-vous l’importance du modèle coopératif et du réseau au quotidien ?
M. D. : L‘accompagnement dépend des besoins et de l’autonomie de chaque associé. Aujourd’hui, le groupement propose des services en matière d’achats, d’animation, d’informatique, ainsi qu’une plateforme. Ce sont des éléments essentiels car seuls, nous ne pourrions pas réunir toutes ces compétences de manière efficace. La coopérative est un facilitateur du quotidien. Sans cette organisation, je n’aurais pas aujourd’hui ces cinq magasins. Par ailleurs, nous nous connaissons très bien entre s et nous sommes en lien en permanence, même au-delà du travail.
Ces derniers mois ont aussi impacté les commerces et votre secteur...
M.D. : Nous sommes passés d’un contact client quotidien a strictement rien, du jour au lendemain. Tout de suite, le groupement a mis en place une réunion région par semaine, le lien s’est davantage renforcé, nous apprenions aussi à maîtriser les outils digitaux, la visio. Nous avons pu bénéficier d’un important accompagnement du groupement, tant pour monter les dossiers PGE, la négociation avec les fournisseurs, les dossiers de chômage partiel, le suivi des lois, la réouverture des magasins, etc. Nous ne nous sommes jamais sentis seuls, isolés, bien au contraire. Nous avons fait de belles performances sur l’année 2020 malgré la situation, avec un impact moindre que dans d’autres formes de commerce. Certaines de nos activités ont tout de même été plus impactées, comme le maquillage.
Quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune entrepreneur(e) qui souhaiterait débuter une aventure dans le Commerce Coopératif et Associé ?
M.D. : J’ai récemment interrogé ma fille à ce sujet, qui m’a répondu que la coopérative est pour elle une évidence. Selon elle, c'est une sécurité, un accompagnement, un cadre, qui est synonyme de partage et d'échange. Rejoindre une coopérative offre l'opportunité de déployer sa créativité tout en étant sécurisé par le cadre du groupement. De mon côté, la coopérative m’a fait grandir, et comme le dit ma fille, c’est une chance de s’épanouir dans un cadre sécurisant.
Passion Beauté en chiffres :
- 115 parfumeries et instituts
- 55 associés
- Plus de 450 employés