Quel est votre parcours ?
Richard Gréaume : Mon Bac en poche, le champ des possibles était devant moi en cette année 1993. J’ai commencé par m’inscrire en faculté de médecine tout en prenant des cours du soir aux beaux-arts. Au début, c’est ma passion pour le dessin qui a pris le dessus ! J’ai même été publié dans des fanzines. Puis, j’ai réalisé que je ne me voyais pas vivre comme dessinateur. C’est un métier très solitaire alors que je suis quelqu’un qui a un besoin viscéral d’être entouré, de partager, tout en étant libre. J’avais une réelle appétence pour le monde de la santé. C’est ainsi que j’ai décidé de rentrer en 1ère année de pharmacie avec une idée en tête : avoir ma propre officine.
Après six années d’études et une thèse me permettant d’exercer, il était temps que je réfléchisse à un projet entrepreneurial. Pendant trois ans, j’ai travaillé afin de constituer un apport personnel. J’en ai profité pour passer des diplômes universitaires complémentaires à ma formation initiale. Sur cette période, j’ai pu affiner mon projet tout en grandissant professionnellement. Début 2007, je suis devenu entrepreneur.
Comment vous êtes-vous lancé ?
R.G. : Cette année-là, nous avons fait un choix de cœur avec ma femme, elle-même pharmacienne. Nous avons repris une pharmacie modeste sur la commune de Barentin, en Seine-Maritime, à quelques kilomètres de là où j’avais grandi. Au moment de la reprise, son chiffre d’affaires était de 1,4 million d’euros, elle en fait désormais 2,5 millions. Au fil du temps, nous avons augmenté l’espace dédié aux clients, et il y a deux ans, nous avons racheté une réserve à côté de la pharmacie. Nous employons aujourd’hui 11 salariés sur une surface de 150 m2 et nous avons en tête de nombreux projets afin de faire grandir notre affaire.
Pourquoi ce choix de rejoindre Giphar, du Commerce et Associé ?
R.G. : Les études de pharmacie forment uniquement à être un professionnel de santé. Nous apprenons à gérer une ordonnance mais nous ne sommes pas initiés à la vente, aux approvisionnements, aux outils ou encore à la gestion. Ainsi, lorsque vous vous installez dans votre officine, vous découvrez complétement le métier d’entrepreneur !
Au moment où nous avons racheté notre affaire, elle ne bénéficiait pas de la force d’un réseau. Elle n’avait droit à aucun tarif préférentiel. Le rapport de force avec les fournisseurs et les laboratoires n’était pas favorable à l’entreprise. Ainsi, entre le moment où nous avons signé l’affaire et le moment où nous l’avons reprise, il fallait choisir quelle orientation nous allions lui donner afin qu’elle soit performante.
J’ai fait le tour de tous les réseaux nationaux auxquels nous pouvions nous rallier. J’étais convaincu que la pharmacie de demain serait portée par des groupements, comme c’est le cas dans l’optique par exemple. Je me suis fié à mon instinct et j’ai cherché le réseau qui avait l’ADN qui me correspondait le mieux. C’est ainsi que je me suis orienté vers Giphar qui a un positionnement qui allie le métier de pharmacien à celui de commerçant, tout en portant les valeurs propres du Commerce Coopératif et Associé.
Giphar m’accompagne sur tous les aspects de ma vie de pharmacien que ce soit sur les volets métier, conseil ou vente. Nous avons une vraie vision de ce que seront demain les métiers en officine. C’est primordial sur un marché qui est en pleine évolution. Le champ de compétences des pharmaciens est en plein élargissement : vaccination, éducation thérapeutique, tests d’orientation au diagnostic, nouvelles missions, etc… Et cette mutation va se poursuivre, dans le contexte actuel de désertification médicale et de pénurie de médecins. Nous avons donc un rôle à jouer, pour peu que nous soyons soutenus par un groupement solide.
L’implication est l’une des valeurs du Commerce Coopératif et Associé. Comment la pratiquez-vous ?
R.G. : Lorsque j’ai rejoint Giphar, j’en ai informé les deux pharmaciennes du réseau qui exerçaient au sein du même département. Elles étaient ravies d’apprendre que nous allions être en mesure d’être plus fort sur notre territoire. Assez rapidement, nous avons créé un groupement local, puis un deuxième. Nous sommes désormais plus d’une vingtaine. J’aime échanger les idées et il m’est vital de prendre de la hauteur par rapport à mon affaire, c’est pour cela que j’ai participé dès le début aux réunions régionales. C’est intéressant sur le fond et convivial. Exactement dans l’esprit de ce que j’attendais d’un réseau. Naturellement, j’ai été happé par le réseau au niveau régional puis national.
De 2011 à 2014, j’ai été vice-président de la commission métier au niveau du groupement et depuis 2017, j’ai été élu par mes pairs au sein du Bureau National et du Conseil de Surveillance de Giphar. Je suis le référent pour les sujets communication et marketing ce qui signifie que je suis le trait d’union entre le bureau national, la commission constituée de pharmaciens coopérateurs et les équipes de spécialisés dans ce domaine.
Je suis au service de mon groupement et de l’ensemble des coopérateurs qui le constituent. Giphar m’a beaucoup apporté lorsque je me suis lancé. C’est grâce à lui que j’ai pu apprendre, comprendre et aimer mon métier d’entrepreneur, tout en exerçant celui de professionnel de santé dans les meilleures conditions possibles. J’espère que le cercle vertueux du Commerce Coopératif et Associé donnera envie à d’autres entrepreneurs de rejoindre ces réseaux afin de s’y épanouir autant que moi !
Giphar en chiffres (données à fin 2019) :
- 2,2 milliards
- 1375 pharmacies
- 7500 salaries dans le réseau
- 800 salariés dans la et ses filiales